Autisme et écrans: la désinformation en marche.
Photo issue du carnet de liaison d'un élève de primaire en Ile de France
Hier matin, des amis me transmettaient cette photo prise dans le carnet de correspondance de leur fils, élève d'une école primaire en Ile de France.
Diffusée sur les réseaux sociaux, elle n'a pas tardé à susciter de nombreuses réactions, allant jusqu’à figurer en couverture d'un pétition.
Avec mes amis nous sommes stupéfaits par l'influence que peuvent avoir des affirmations sans aucun fondement scientifique, imprudemment véhiculées par les médias.
Nous sommes d'autant plus inquiets par le fait que l'école dont provient ce mot est sensibilisée au handicap dans sa généralité, et très à l'écoute de ses élèves. Nous redoutons donc les conséquences similaires (voir peut être pires...) qui peuvent avoir lieu dans des écoles n'ayant pas ce niveau d'attention.
En réponse, j'ai donc rédigé ce petit mot diffusable dans toutes les situations similaires, en complément des nombreux articles scientifiques disponibles sur la toile.
Bonjour,
Je tiens à réagir suite aux nombreuses réactions qui suivent la diffusion d’un reportage d’Envoyé Spécial il y a quelques jours, affirmant l’existence d’un lien entre l’exposition aux écrans et l’apparition de troubles autistiques.
Je tiens à rappeler que l’autisme, dont je suis personnellement porteur, est un trouble neurologique qui apparaît avant la naissance. On naît autiste, on ne le devient pas.
Plusieurs chercheurs et spécialistes de l’autisme ont d’ailleurs réagi, comme Catherine Barthélemy et Franck Ramus interviewés par « Le nouvel Obs » pour l’article intitulé « Ecrans et autisme : la thèse farfelue et virale d'un médecin », qui conclus que les symptômes décris par le docteur Ducanda n’ont rien a voir avec l’autisme.
Cette théorie est récurrente dans les médias depuis l’automne, sous le nom d’ « Autisme Virtuel », le docteur Ducanda assumant elle-même au JT de TF1 du 06/09/17 qu’il « ne s’agit pas d’autisme réel ». Les réactions des spécialistes et des personnes concernées avaient largement précédé le reportage d’Envoyé Spécial, je ne peux que déplorer que les journalistes de France 2 n’aient pas pris la peine de vérifier le fondement scientifique de ces affirmations.
Par conséquent, je remercie par avance toutes les personnes ayant d’une manière ou d’une autre diffusé ces informations de bien vouloir effectuer un correctif. Nous ne nions pas l’effet néfaste que peut avoir la surexposition aux écrans des jeunes enfants, mais elle n’a aucun lien avec l’autisme, et à l’heure ou certains praticiens continuent de culpabiliser les parents d’enfants autistes, qu’ils accusent d’être responsables du handicap de leur(s) enfant(s) sous prétextes de théories obsolètes elles aussi sans fondement scientifique, il est totalement inacceptable pour les personnes concernées que de telles informations puissent continuer à circuler.
Respectueusement.
Tristan YVON, Président de l’association Ado’tiste.